Cornelia Goethe an Katharina Fabricius 26. 10. 1768 (Pfeiffer-Belli S. 344)
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Frankfurt 26. 10. 1768
Dans ce moment mon frere est alle voir deux jeunes Seigneurs de qualite, qui viennent de Leipzig, ou il a eu connoissance avec eux. Je le priai de me les decrire, ce qu’il a fait avec plaisir. Monsieur d’Oldroqq l’ainé, me dit il, a environ vingt six ans, il es grand, de belle taille, mais son visage a des traits peu flatteurs; il a beaucoup d’esprit, parle peu, mais tout ce qu’il dit, montre la grandeur de son ame, et son jugement elevé; il est tres agreable en Compagnie; pousse la civilité jusqu’au plus haut bout, supportant avec condescendance, les personnes d’un merite inferieur, enfin il possede touttes les qualités requises pour rendre un Cavalier aimable – Son frere aura vingt ans, il a la taille moins haute que l’aine, mais ses traits sont d’une beaute charmante; comme vous aimez a les voir vous autres filles; il est beaucoup plus vif que l’autre, parle souvent, quoique quelquefois mal a propos, il a le caractere aimable, melé avec beaucoup de feu, ce qui lui va tres bien; Encore un peu d’etourderie, mais ça ne fait rien. Il suffit a toi de savoir que c’etoint là les Cavaliers les plus distingués de toutte notre Academie – Je suis charmee de cette description, ne l’etes Vous pas aussi ma chere car je Vous assure que quand mon frere loue quelqu’un il faut qu’il ait beaucoup de merite. –
a six heures du soir.
Il est de retour, pensez mon enfant, demain ils viendront chez nous.