Briefe an Goethe: RA 1, Nr. 117
Von Louis François Elisabeth Ramond

27. April 1780, Paris

| 1 |


   

   Monsieur!



Le peu d'usage que j'ai d'écrire en allemand m'engage à vous demander
la permission d'employer ma langue.   Je n'ai reçu que hier la
lettre que vous me faites l'honneur de m'écrire en date du 30. du mois
dernier, et je me hate de satisfaire à la demande dont vous
m'honoréz.


   Dans le courant du mois de mai 1777. j'étais à Zürich où je trouvai
M. Lenz mon ami, qui demeurait alors chéz M. Le Curé Lavater
avec lequel j'avais déjà fait connaissance ailleurs et qui eut depuis beaucoup
de bontés pour moi.   Je faisais alors un voyage dans la Suisse à pied
et M​s. Lavater et Lenz me prièrent de prendre avec moi le petit
Peter im Baumgarten pour lui faire mieux connaitre sa patrie, et
ces messieurs me dirent qu'ils auraient soin de me rembourser les fraix que| 2 |
je ferais pour lui. Il m'a suivi pendant deux mois et nous
avons parcourû ensemble la meilleure partie des treize cantons et des
alliés.


   À mon retour à Zurich, je n'y trouvai pas M. Lavater et je lui
envoýai la note de ma dépense, dont j'ai l'honneur, Monsieur,
de vous addresser cy joint la Copie telle que je l'ai écrite à Zürich.
La somme qui m'est duë, monte à Deux cent dixhuit livres douze
sols, monnayë, de France.


   Il sera à votre choix, Monsieur, de me faire remettre cette
somme soit à Colmar chéz M​s. Pfeffel et Lersé, soit à Paris
par lettre de change, dans ce dernier cas, mon addresse est
Ramond avocat au Conseil d'Alsace, Rue du Temple à coté du Père de Nazareth.


   S'il m'est permis, Monsieur, d'ajouter à cecy une prière, je
vous ferai celle de me donner des nouvelles de Peter auquel j'étais
fort attaché et qui paraissait m'aimer, j'ai toujours désiré d'être
instruit de son sort et j'aurais vû avec grand plaisir qu'il m'eu
apprit quelque chose lui-­même.

| 3 |


Daignéz maintenant, Monsieur, me permettre de rendre un
hommage à l'immortel auteur du Göz Von Berlichingen et du
Werther. j'ai médité le premier, j'ai traduit le second. M. Lenz
m'en a crû digne et je conserve cette traduction dans mon
portefeuille pour la publier lorsque les français auront oublié trois
traductions indignes de votre sublime ouvrage. Vous vous
rappelleréz peut être, Monsieur, que Lenz vous a demandé
votre agrément pour cette traduction. je vous étais
alors connû par le premier essai de mes forces, par un drame frana̧is
que vous avéz pû voir manuscrit et sur lequel la cour de Weimar
a bien voulû jeter un regard favorable.


   Je suis avec le plus profond respect,

   Monsieur

   Votre très humble et très
   Obéissant Serviteur

    Ramond


S: GSA 30/82,2 Bl. 57.59  D: Ernst 1941 109-111  B: 1780 März 30 (vgl. RA 1, Nr. 117)  A: 1780 Mai 20 (vgl. 4, 370); an J. L. Streiber, 1780 Mai 20 (vgl. 4, 370) 

Bestätigung des gestern erhaltenen Briefes G.s vom 30. März 1780. - Im Mai 1777 sei R. in Zürich mit J. M. R. Lenz und Lavater zusammengetroffen, auf deren Wunsch hin er P. Im Baumgarten auf seine Fußreise durch die Schweiz mitgenommen habe. R.s Ausgaben für den Jungen ersehe G. aus der beiliegenden Abschrift. Es bleibe G. überlassen, ob er den Betrag G. K. Pfeffel und F. C. Lersé in Colmar oder R. in Paris zukommen lasse (vgl. RA 1, Nr. 97 und RA 1, Nr. 111). Bitte um Nachrichten über Im Baumgarten. - Ausdruck der Bewunderung für G.: R. habe sich intensiv mit "Götz von Berlichingen" beschäftigt und den "Werther" übersetzt, wofür J. M. R. Lenz seinerzeit G.s Zustimmung eingeholt habe. Mit seinem ersten Drama "Les dernieres Aventures du jeune d'Olban" (Yverdon 1777) habe er sich damals G. und dem Weimarer Hof bekannt gemacht.


Beilage(n)RA 1, Nr. 80.
| 1 |

   Monsieur!


 Le peu d'usage que j'ai d'écrire en allemand m'engage à vous demander la permission d'employer ma langue. Je n'ai reçu que hier la lettre que vous me faites l'honneur de m'écrire en date du 30. du mois dernier, et je me hate de satisfaire à la demande dont vous m'honoréz.

  Dans le courant du mois de mai 1777. j'étais à Zürich où je trouvai M. Lenz mon ami, qui demeurait alors chéz M. Le Curé Lavater avec lequel j'avais déjà fait connaissance ailleurs et qui eut depuis beaucoup de bontés pour moi. Je faisais alors un voyage dans la Suisse à pied et M​s. Lavater et Lenz me prièrent de prendre avec moi le petit Peter im Baumgarten pour lui faire mieux connaitre sa patrie, et ces messieurs me dirent qu'ils auraient soin de me rembourser les fraix que| 2 | je ferais pour lui. Il m'a suivi pendant deux mois et nous avons parcourû ensemble la meilleure partie des treize cantons et des alliés.

  À mon retour à Zurich, je n'y trouvai pas M. Lavater et je lui envoýai la note de ma dépense, dont j'ai l'honneur, Monsieur, de vous addresser cy joint la Copie telle que je l'ai écrite à Zürich. La somme qui m'est duë, monte à Deux cent dixhuit livres douze sols, monnayë, de France.

  Il sera à votre choix, Monsieur, de me faire remettre cette somme soit à Colmar chéz M​s. Pfeffel et Lersé, soit à Paris par lettre de change, dans ce dernier cas, mon addresse est Ramond avocat au Conseil d'Alsace, Rue du Temple à coté du Père de Nazareth.

  S'il m'est permis, Monsieur, d'ajouter à cecy une prière, je vous ferai celle de me donner des nouvelles de Peter auquel j'étais fort attaché et qui paraissait m'aimer, j'ai toujours désiré d'être instruit de son sort et j'aurais vû avec grand plaisir qu'il m'eu apprit quelque chose lui-­même.

| 3 |

 Daignéz maintenant, Monsieur, me permettre de rendre un hommage à l'immortel auteur du Göz Von Berlichingen et du Werther. j'ai médité le premier, j'ai traduit le second. M. Lenz m'en a crû digne et je conserve cette traduction dans mon portefeuille pour la publier lorsque les français auront oublié trois traductions indignes de votre sublime ouvrage. Vous vous rappelleréz peut être, Monsieur, que Lenz vous a demandé votre agrément pour cette traduction. je vous étais alors connû par le premier essai de mes forces, par un drame frana̧is que vous avéz pû voir manuscrit et sur lequel la cour de Weimar a bien voulû jeter un regard favorable.

 Je suis avec le plus profond respect,  Monsieur  Votre très humble et très  Obéissant Serviteur   Ramond

 

 
 

Nutzungsbedingungen

Kontrollen

Kontrast:
SW-Kontrastbild:
Helligkeit:

Zitierhinweis

Online-Edition:
RA 1, Nr. 117, in: https://goethe-biographica.de/id/RA01_0117_00130.

Druck des Regests: RA 1, Nr. 117.

Zurück zum Seitenanfang